APPEL A CONTRIBUTIONS SUR LA QUESTION OUVERTE DES INTERTEXTES pour la revue internationale MEI (Médiation et information)

Thème du numéro spécial : « LITTÉRATURE ET COMMUNICATION »

Nous souhaitons interroger, en faisant appel aux travaux de jeunes chercheurs, les liens qui se tissent entre Littérature et Communication. Notre ambition est de reprendre la question des rapports entre la littérature, forme de l’excellence pour l’imprimé, donnant lieu à des oeuvres et la communication, conquérante dans une société où les médias et le numérique occupent souvent le devant de la scène et où la sphère économique impose ses marques à des produits issus des industries dites culturelles.

Pour surmonter la difficulté à faire se rencontrer Littérature et Communication, il nous paraît urgent de reprendre la notion de communication précisément à travers la difficulté qu’il y a à articuler sens, information et communication, sans les dissocier.

Dans « La société de l’information, glossaire critique » (2005), Yves Jeanneret invite en effet à retravailler deux notions, celle de sens et celle d’information. Il souligne notamment que la théorie de l’information « cherchant à ramener toute construction intellectuelle à une somme de ressources, (…) est passée à côté de la dimension publique et éditoriale de toute œuvre » (p.89), celle qui fait que les signes, les textes sont en situation de prendre du sens.

Parmi ces textes mis à disposition, désanctuarisés de leurs enclaves littéraires ou institutionnelles, mais en position de prendre sens dans l’espace public ou dans des espaces professionnels dédiés, n’y aurait-il pas la possibilité d’interroger, -à titre d’hypothèse de travail, des « intertextes » pour saisir leur mode de fonctionnement mais également ce qu’ils apportent comme éclairage sur les rapports contemporains qui se nouent entre Littérature et Communication.

L’éventail de ce que nous désignons temporairement ici par le terme d’intertextes comprendrait une diversité de textes qui sans assumer directement au moins le statut d’œuvres sont déjà (ou encore) autre chose que des produits. C’est vers l’exploration de ces « intertextes  » que nous cherchons des contributions. Elles peuvent concerner des scripts, des scénarii tirés d’œuvres reconnues, ou encore des livrets d’accompagnement, des réadaptations pour le cinéma ou pour des publics spécifiques ( y compris scolaires), ou encore des textes s’inscrivant dans des genres composites (romans dessinés ; journaux intimes sur le web….). La liste n’est pas fermée, d’autres entrées sont possibles.

Simplement, sans exclure le sens donné habituellement au terme d’intertexte à partir de travaux comme ceux de Gérard Genette sur l’intertextualité, nous voudrions surtout que l’attention soit portée à des textes intéressants à aborder prioritairement au niveau du processus de nature info-communicationnelle plus que du fait d’aspects relevant d’une pragmatique de l’énonciation. Il s’agit donc d’entrer dans le champ ouvert de la communication, en évitant que celle-ci ne soit, comme c’est trop souvent le cas, réduite « à une technologie de l’empaquetage et de la transmission de messages » (p.121) pour reprendre des mots déjà anciens de Louis Quéré mais en voyant comment elle affecte des textes que nous proposons d’appeler provisoirement des « intertextes ».

Alain Payeur, Laboratoire HLLI (EA 4030)

— Propositions à envoyer avant le 30 septembre 2009 —
— Contacter alain.payeur@univ-littoral.fr