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19 avril 2009

Re-présentations non-fictionnelles de la mort dans les médias (appel à articles)

Questions de communication

Re-présentations non-fictionnelles de la mort dans les médias Alain Rabatel et Marie-Laure Florea (éds) ICAR, CNRS, Université Lumière-Lyon 2 Appel à contributions

La mort occupe une place prépondérante dans les médias : elle figure en bonne place dans la rubrique « faits divers », à travers les morts par assassinat ou par accident, dans les « pages internationales », à travers l’évocation des drames qui frappent des populations entières (catastrophes naturelles, famines, génocides, guerre), dans les « pages nationales », à l’occasion des décès de personnalités de premier plan notamment dans le monde des arts ou de la politique, de suicides révélateurs des malaises d’une catégorie de la population (comme les suicides récents très médiatisés de détenus ou de policiers), de décès survenus dans des conditions particulières, qui relancent certains grands débats de société (à l’instar de la mort assistée de Vincent Humbert, qui a refait parler d’euthanasie). Même la rubrique sportive n’échappe pas à la mention sporadique de décès accidentels ou consécutifs à du dopage. Toutefois, si la mort occupe une place prépondérante dans le tissu événementiel que les médias tentent de refléter, les représentations franches de la mort dans les médias sont en revanche peu nombreuses. Les représentations discursives tout d’abord sont souvent empreintes d’euphémisation (on parle plus volontiers de « deuil » ou de « disparition » que de « mort »), voire de stratégies de contournement : les nécrologies, qui, étymologiquement, sont censées dire la mort, parlent de la vie du disparu bien plus que de sa mort. Les représentations iconiques de la mort sont elles aussi très marginales : les images d’agonie ou de cadavres restent très rares (ne serait-ce que par comparaison avec leur fréquence dans les fictions), et sont généralement assorties de multiples précautions oratoires de la part du journaliste avant diffusion. Cette faiblesse des représentations de la mort dans les médias est illustrée par la rareté des genres dédiés (nécrologies et annonces de décès), ce qui semble paradoxal eu égard à l’omniprésence de l’évocation de la mort dans les médias. Cette contradiction ne saurait étonner, moins en raison de la nature philosophique du sujet qu’à cause de la terreur que l’expérience de sa propre mort est de nature à susciter (Jankélévitch 1990), même si cette remarque n’épuise pas la réflexion sur la prégnance de mécanismes anthropologiques qui dénotent la permanence d’un rapport complexe à la/sa mort. Problématique générale Fondamentalement, il existe un paradoxe, dont on voudrait cerner les tensions, aujourd’hui, entre une omniprésence de la mort et sa re-présentation « déréalisante » selon l’expression de Thomas 1991. Dans cette optique, la notion de re-présentation est fondamentale. Le trait d’union met l’accent sur le fait que la re-présentation est plus qu’une représentation fidèle d’une réalité préexistante, fût-elle mise en scène – même si elle est cela aussi –, elle est une construction nouvelle, une manière de présenter les objets du discours qui joue sur des effets de réel, à des fins argumentatives particulières et avec un point de vue particulier. On cherchera donc à déterminer comment la mort est dite et montrée dans les médias. Il conviendra de s’interroger notamment sur les questions suivantes (que chaque contribution devra refléter, à des degrés divers) :
- Comment la mort est-elle mise en scène, mise en mots (on prendra en compte l’étude des formes linguistiques, même si les analyses proprement linguistiques – attendues – seront le fait des linguistes) ?
- Quelle mort est représentée dans les médias (mort individuelle/collective, mort naturelle/accidentelle, mort sauvage/policée...) ?
- Quels liens entretiennent l’évènement et sa mise en scène médiatique ? Autrement dit, qu’est-ce qui est montré, tu, amplifié, euphémisé ?
- Comment le tabou lié à la mort est-il surmonté, exploité, contourné dans les médias ? Pistes d’investigation possibles Quelques précisions, non-limitatives, concernant les approches, objets d’études et thèmes envisageables :
- Étant donné la complexité du phénomène, le dossier sera pluridisciplinaire : tout type d’approche sera bienvenu, notamment les approches linguistique, médiatique, sociologique, anthropologique, philosophique, rhétorico-argumentative... Les textes devront clairement se positionner sur un plan théorique et on appréciera l’effort de faire un état de l’art des travaux du champ relativement à la problématique.
- Les supports médiatiques susceptibles d’être analysés sont variés : presse, radio, télévision, nouveaux médias en ligne (on pourra à cet égard se demander si l’émergence de nouveaux médias sur internet a suscité de nouvelles pratiques concernant les discours sur la mort).
- Compte tenu de la rareté des rubriques dédiées aux personnes décédées, l’analyse des discours médiatiques sur la mort ne peut se limiter à la seule prise en compte de ces quelques genres normés : on s’intéressera donc à tous les discours, routiniers ou non, qui évoquent la mort, la montrent, la mettent en scène, l’analysent, l’insèrent dans la trame évènementielle des effets et des causes.
- L’analyse pourra au choix concerner exclusivement le linguistique ou l’iconique, ou consister en une analyse plurisémiotique du discours médiatique sur la mort (rôle des images, de la bande-son, analyse de leur réfraction dans le discours, analyse des structures hypertextuelles...)
- Les approches comparatistes seront appréciées. Différentes variables pourront être prises en considération : - Variable générique - Variable ayant trait au support (mode de diffusion, périodicité...) - Variable du récepteur (médias « objectifs » / partisans) - Variable de l’émetteur (en relation de proximité avec l’évènement/le disparu ou non) - Variable culturelle - Variable historique, etc. Bibliographie sélective ANTOINE Frédéric (1993) « Mourir au JT. Les cadavres exquis de l’information télévisée », in LITS Marc La peur, la mort et les médias, Éditions Vie ouvrière, Bruxelles, 45-64. ARIES Philippe (1975) Essais sur l’histoire de la mort en Occident du Moyen-Âge à nos jours. Seuil, Paris. ARIES, Philippe (1977) L’homme devant la mort. Seuil, Paris. BAUDRILLARD Jean (1976) L’échange symbolique et la mort. Gallimard, Paris. BERTRAND Yves (1995) « Les faire-part de décès dans la presse allemande », Nouveaux cahiers d’allemand, vol. 13-4, 389-399. DAVIES, J. (ed.), (1994) Ritual and Remembrance. Responses to death in human societies. Sheffield, Sheffield Academic Press. ERNST Gilles (dir.) (1983) La mort en toutes lettres. Presses universitaires de Nancy. ERNST Gilles (dir.) (1988) La mort dans le texte. Presses universitaires de Lyon, Lyon. Études sur la mort. Thanatologie. L’Esprit du Temps. FLEURY Béatrice et WALTER Jacques (dir.) (2008) Qualifier, disqualifier, requalifier des lieux de détention, de concentration et d’extermination. Presses universitaires de Nancy.

FLOREA Marie-Laure (2009) « Nécrologie », DI FOLCO Philippe (dir.), Dictionnaire de la mort. Géographies, imaginaires, pratiques. Robert-Laffont, Paris. FLOREA Marie-Laure (2009) « Interpeler l’absent : le rôle de la convocation du disparu dans les nécrologies », Corela, numéro spécial, « L’interpellation ». FLOREA Marie-Laure (2009) « Portrait d’autrui et image de soi : l’éthos dans la nécrologie de presse », Actes du XXVème Congrès International de Linguistique et de Philologie Romanes, 3-8 septembre 2007, Innsbruck. FLOREA Marie-Laure (2010) « L’hyperstructure nécrologique », Actes du Colloque international Le texte : modèles, méthodes, perspectives, 25-27 septembre 2008, Cluj-Napoca. FREUD Sigmund (1931) L’inquiétante étrangeté et autres essais. Gallimard, Paris. Frontières. Revue québécoise en études sur la mort. UQAM. HALBUR B. & VANDAGRIFF M. (1987) « Societal responses after death : a study of sex differences in newspaper death notices for Birmingham, Alabama, 1900-1985 », Sex Roles, vol. 17/7-8, 421-436. HALEN Pierre et WALTER Jacques (textes réunis par) (2008) Les langages de la mémoire. Littérature, médias, et génocide au Rwanda. Centre Écriture, Afrique n° 1, Publications de l’université Paul Verlaine, Metz. HANEMAN Ben (2001) « On the writing and reading of obituaries », Medical journal of Australia, vol. 17-1, 59-60. JACQUIN Gérard (dir.) (2003) Le récit de la mort. Écriture et histoire. Presses universitaires de Rennes, Rennes. JANKELEVITCH Vladimir (1990) [1966] La mort. Flammarion, Paris. KRESTA R. (1996) « ’Nachrufe’ in englischen und deutschen Fachzeitschriften der Soziologie : Untersuchungen zu einer vernachlässigten Textsorte », Fachsprache, 1996, vol. 1, n° 3-4, 118-137. KRIEG-PLANQUE Alice (2003) ‘Purification ethnique’. Une formule et son histoire. CNRS Éditions, Paris. LITS Marc (dir.) (1993) La peur, la mort et les médias, Éditions Vie ouvrière, Bruxelles, Bruxelles. LITS Marc (dir.) (1994) Le roi est mort. Émotions et médias, Éditions Vie ouvrière, Bruxelles. LONG Gary (1987) « Organizations and identity : Obituaries 1856-1972 », Social forces, University of North Carolina Press, vol. 65-4, 964-1001. MAKAROVA Arina (2003) « Dits et non-dits des nécrologies de la presse », Le temps des médias, Nouveau monde, Paris, 1, 108-118. MARION Philippe (1993) « Fictions de la peur. Peur immédiate et peur médiate », in LITS Marc La peur, la mort et les médias. Éditions Vie ouvrière, Bruxelles,161-177. MOORE Stephen (2002) « Disinterring ideology from a corpus of obituaries : a critical post mortem », Discourse and society, SAGE, Londres, vol. 13, 4, 495-536. REVAZ Françoise (2000) « La nécrologie : un genre rédactionnel ? », Semen, 13, 187-204. RINGLET Gabriel (1992) Ces chers disparus : essai sur les annonces nécrologiques dans la presse francophone. Albin Michel, Paris. RINGLET Gabriel (1993) « Et à l’heure de notre mort. La peur en nécrologie », in LITS Marc La peur, la mort et les médias. Éditions Vie ouvrière, Bruxelles, 65-76. RIVET Daniel (1994) « L’expression du fait religieux dans le carnet mortuaire du Temps et du Monde : de la fin du XIXè siècle à aujourd’hui », Chrétiens et sociétés, XVIè-XXè siècles, 1, 7-34. ROTH K.& ROTH J. (1988) « Öffentliche Todesanzeigen (Flugblatt-Nekrologe) in Südosteuropa. Ein Beitrag zum Verhältnis zu Tod und Trauer », Österreichische Zeitschrift für Volkskunde, 3, 253-267. THANASSEKOS Yannis (2007) « La rhétorique de la catastrophe », Questions de communication 12, 41-56. THOMAS Louis-Vincent (1975) Anthropologie de la mort. Payot, Paris. THOMAS Louis-Vincent (1991) La mort en question. L’Harmattan, Paris. THOMAS Louis-Vincent (1996) Rites de mort pour la paix des vivants. Fayard, Paris. URBAIN J.-D. (1989) L’archipel des morts. Le sentiment de la mort et les dérives de la mémoire dans les cimetières d’Occident. Plon, Paris. VOVELLE Michel (2000) [1983] La mort et l’Occident de 1300 à nos jours. Gallimard, Paris. WALTER Jacques (2005) La Shoah à l’épreuve de l’image. Presses universitaires de France, Paris.

Modalités pratiques Le présent appel vise à constituer un dossier qui sera soumis à la revue Questions de communication et devrait paraître courant 2011. Il sera sans doute précédé d’une journée d’étude. Nous attendons d’abord une proposition d’article d’une page environ, bibliographie en sus. Calendrier 28 janvier 2009 : diffusion de l’appel à contribution 30 avril 2009 : réception des propositions d’article 30 mai 2009 : notification aux auteurs 1er semestre 2010 (date à arrêter) : journée d’étude Septembre 2010 : remise des textes aux coordinateurs Janvier 2011 : remise définitive des textes pour expertise par la revue Contacts Alain Rabatel : Alain.Rabatel@ens-lsh.fr Marie-Laure Florea : Marie-Laure.Florea@univ-lyon2.fr

© Parcoursic. Equipe : Camille Laville, Laurence Leveneur, Aude Rouger. Site web : Aude Rouger. Site propulsé par Spip
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