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5 mars 2009

Séminaire - Figures médiatiques de la représentation

Chers collègues,

Ancrés dans cette période de lutte, Guillaume Garcia et moi-même avons le plaisir et l’honneur de vous inviter à notre séminaire de réflexion sur les rapports entre médias et démocratie. La première séance de ce rendez-vous mensuel situé à Paris 17ème aura lieu le vendredi 20 mars à 10 heures.

Nous recevrons Nicolas Hubé, maître de conférences en science politique de l’Université Paris 1, qui nous présentera son livre Décrocher la « Une » Le choix des titres de première page de la presse quotidienne en France et en Allemagne (1945-2005), tirée de sa thèse. Il sera discuté par Nicolas Kaciaf, maître de conférences en sciences politiques à l’UVSQ, spécialiste du journalisme politique français.

Le travail considérable de Nicolas Hubé sur les "unes" des grands quotidiens français et allemands offre de sérieux éléments de réflexion sur le fonctionnement de la presse française - particulièrement sur le quotidien Le Monde. Son travail ethnographique conséquent et rigoureux, ainsi que sa mise en perspective historique, ouvre des perspectives de réponses à des questions qui "agitent" régulièrement les listes de diffusion, quant aux relations entre le monde universitaire et les journaux lus par les universitaires.

Bien cordialement,

Gaël Villeneuve

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*Figures médiatiques de la représentation

Séminaires animés par Gaël Villeneuve (CRESPPA) et Guillaume Garcia (Centre d’Etudes Européennes de Sciences Po).

Les médias ont pris dans nos sociétés une position jamais atteinte. Les sophistications des technologies de production et de transmission, appuyés par des modèles économiques inédits, ont permis aux entrepreneurs médiatiques de combler au fur et à mesure les obstacles à une insertion des médias dans les différents univers sociaux. A ce titre, on assiste aujourd’hui à une impressionnante colonisation de l’espace public par un ensemble de liens sociaux – les médias et leurs objets – régis dans leur ensemble par une logique capitaliste, et dont la vocation est de s’insérer au plus près de l’expérience des individus. Comme le rappelle un publicitaire célèbre à propos de son métier, « la vocation du publicitaire est de chuchoter des conseils chaleureux à l’oreille du client ». Cette logique de la présence proche est valable pour tous les médias. Dans le même temps, la plupart des autres institutions sociales et politiques de notre modernité n’ont pas, loin de là, le même succès. Le jeu politique peine à rassembler autour des enjeux de ses partis, malgré un désir intact de politique de la part des français. Les institutions traditionnelles – Eglises, armée, écoles etc. ont peine à rassembler, d’où leur recours croissant aux techniques médiatiques. Les médias se trouvent donc à la fois confortés dans leur mission première – informer et divertir via un échange marchand – et chargé de seconder les autres institutions, désireuses de parvenir à un succès du même ordre. Dans ce contexte, les disciplines et les chercheurs qui prenaient les médias comme objet d’étude se trouvent dans une position à la fois riche et peu enviable. Riche, puisque l’évolution de leur objet d’étude fait converger vers eux une multitude d’objets liés à la plupart des champs sociaux contemporains. Peu enviables, puisque c’est alors toutes les tensions du champ académique qui se rencontrent dans leur domaine de recherche. Ce séminaire répond donc à une double ambition. D’une part, comprendre le fonctionnement interne et la logique propre des médias dans la vie démocratique. D’autre part, offrir à des chercheurs issus d’autres champs sociaux des pistes pour comprendre ce que les médias font à la démocratie. Voire même dans quelle mesure ils font la démocratie telle qu’on peut l’observer aujourd’hui. Cette perspective de recherche sera consacrée à la problématique suivante : comment les médias organisent-ils leur mise en scène de l’espace public ? Cinq rendez-vous seront proposés dans les locaux du laboratoire CSU.

Programme du séminaire

Vendredi 20 mars (10h00-12h00) : Les « Quality Papers, des médias comme les autres ? ». La séance pourrait tourner autour de ce paradoxe : l’autonomie relative du champ journalistique conduit aujourd’hui la plupart des journaux « de qualité » à traiter d’objets « dignes » tout en employant des méthodes d’adresse aux lecteurs que de nombreuses critiques jugent « indignes ». Il s’agit ici de présenter les résultats d’une recherche menée à l’intérieur d’un ou plusieurs journaux « de qualité », et de discuter conjointement des concepts employés et des résultats obtenus. Cette séance offrira des éléments de compréhension quant à la relation que ces journalistes cherchent à tisser avec leurs lecteurs via ce fil émotionnel. Invité : Nicolas Hubé, maître de conférences en science politique de l’Université Paris 1. Son doctorat en science politique, obtenu en 2005, s’intitulait : Qu’est-ce que l’actualité « politique » ? Pour une analyse de la hiérarchisation de l’information. Regards croisés sur les « Unes » de la presse quotidienne française et allemande, sous les directions de Jean-Baptiste Legavre et Nils Diederich. Il a été mené en cotutelle entre l’Université Robert Schuman de Strasbourg et la Freie Universität de Berlin. Il a précédemment obtenu le DEA « construction de l’Europe » de l’IEP de Strasbourg. Discutant : Nicolas Kaciaf, Maître de conférences en Science politique à l’Université Versailles Saint-Quentin. Membre du laboratoire CARPO (Centre d’analyse et de régulation du politique). Responsable de la Licence de science politique (UFR des sciences juridiques et politiques). Docteur en science politique de l’Université Paris 1 « Panthéon - Sorbonne ». Thèse soutenue le 15 décembre 2005 sous la direction de M. Philippe Braud. Titre de la thèse : « Les métamorphoses des pages Politique dans la presse écrite française (1945-2000). »

Vendredi 3 avril (10h00-12h00) : « De la foule au public, la presse et ses lecteurs ». Les journaux ne deviennent véritablement des « mass-médias » qu’au moment où le peuple commence à être pensé en termes de « masse ». Soit dès la seconde moitié du 19ème siècle, alors que se créent des catégories professionnelles – journalistes, feuilletonistes, intellectuels – spécialisées dans le rapport au « public ». Il s’agirait ici d’étudier, en compagnie d’un spécialiste du domaine, cette relation naissante que les professionnels des mass-médias nouent avec le peuple. Cette séance ambitionne d’offrir des éléments socio-historiques de compréhension sur le rapport contemporain du journaliste à ses lecteurs. Et, dans une perspective plus générale, sur la manière dont il s’imagine le fonctionnement d’une société démocratique. Invité : Adeline Wrona, maître de conférences en Information-Communication au CELSA, spécialiste du journalisme littéraire français du 19ème siècle. Discutant : Julien Talpin est docteur de l’Institut Universitaire Européen de Florence. Sa thèse s’intitule : « Schools of democraty : how ordinary citizens become competent in participative budgeting institutions ». Il est aujourd’hui post-doctorant, chercheur associé au CSU. Vincent Goulet est doctorant en sociologie au laboratoire CSE sous la direction de Patrick Champagne. Sa thèse porte sur les réceptions du discours d’information médiatique.

Vendredi 15 mai (10h00-12h00) : « Les futurs de la représentation médiatique ». Un siècle après, nous en sommes là : La multiplication des publications en ligne et des magazines de marque, le phénomène des blogues sur Internet, le déclin de la presse d’information générale payante et le succès de la presse gratuite et des magazines, sont autant de lieux de manifestation des transformations de la représentation à l’œuvre dans les médias. Il s’agirait ici de décrire des objets en mutation dans une perspective non normative, afin de rendre compte de ces nouvelles façons de faire du journalisme. L’étude des pratiques journalistiques montre en effet que ces innovations sont centrales au sens fort, puisqu’elles modifient tant les pratiques des journalistes « traditionnels » que l’image que ceux-ci peuvent avoir de leurs lecteurs. Invitée : Valérie Croissant, maître de conférence en sciences de l’information et de la communication à l’IUT Nancy Charlemagne et responsable du département Services et Réseaux de Communication. Elle est membre du laboratoire GRICP de l’Université Nancy 2. Ses travaux portent principalement sur la presse en ligne et la place du lecteur dans les pratiques professionnelles et les processus de production de l’information. Discutant (sous réserve) : Gilles Bastin, (Maître de conférences en Sociologie, Responsable du Master Spécialisé Journalisme, Chercheur au laboratoire PACTE-CNRS).

Vendredi 29 mai (10h00-12h00) : « Les médias et leur économie ». Institutions au fonctionnement capitaliste, les médias sont critiqués en ce que leur mise en scène de l’espace public est indissociable d’une vision marchande. Etudier précisément ce que le capitalisme fait au fonctionnement des médias est donc une clé pour étudier la représentation qu’ils produisent de l’espace public. Cette séance fera le point, autour d’un chercheur ayant travaillé sur cette question, sur le rôle moteur des rapports marchands dans la production journalistique. Paradoxalement, elle donner sans doute à penser ce qui, dans les médias, ne relève précisément pas de cette économie. Invité : Franck Rebillard, Maître de conférences à l’Université Lyon 2 en sciences de l’information et de la communication, il travaille sur les mutations des industries de la culture, de l’information et de la communication (coordination : MSH Paris-Nord). Discutant : Gaël Villeneuve, docteur en science politique de l’université Paris 8 - Membre associé du CSU et du CRESPPA (CNRS) ATER en sociologie à l’Université d’Evry-Val d’Essonne. Sa thèse porte sur les dispositifs sociaux qui structurent les débats politiques à la télévision.

Vendredi 20 juin (10h00-12h00) : « Médias et problèmes publics ». L’objectif de cette séance est de revenir sur les « effets » des médias sur la construction et la mise en scène publiques des problèmes sociaux. En revenant sur un cas concret, celui des « banlieues », problème majeur et récurrent des années 1980 et 1990, il s’agit de questionner les rapports entre champ médiatique et les autres champs sociaux, à commencer par le champ politique. On vise ainsi à interroger à nouveaux frais les jeux d’influences croisés entre ces secteurs de l’espace social, et leur impact sur la stabilisation (mais aussi leurs transformations éventuelles) des définitions publiques dont font l’objet un certain nombre d’enjeux sociaux. Invité : Julie Sedel, Docteure en sociologie, chargée de recherche à l’INJEP, a soutenu en 2007 au CSE (EHESS) une thèse intitulée « La banlieue comme enjeu de lutte symbolique. Contribution à l’étude des relations entre médias et champs sociaux », sous la direction de Patrick Champagne. Discutant : Guillaume Garcia, docteur en science politique, assistant de recherche au Centre d’études européennes de Sciences Po, a soutenu en 2005 à l’Université Paris IX-Dauphine une thèse intitulée : « Les causes des “sans” à l’épreuve de la médiatisation », sous la direction de Jacques Gerstlé.

Plan d’accès au séminaire

Téléphone : 01 40 25 10 25 Fax : 01 40 25 12 55 Adresse : 59/61 rue Pouchet75849 Paris cedex 17. Bus : ligne 66, arrêt La Jonquière ; Métro ligne 13, arrêt Guy Môquet ou Brochant-Cardinet : ligne 13, station Brochant ou Guy Môquet : RER Ligne C, station Porte de Clichy, sortie Rue de la Jonquière.

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© Parcoursic. Equipe : Camille Laville, Laurence Leveneur, Aude Rouger. Site web : Aude Rouger. Site propulsé par Spip
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