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14 janvier 2009
Sauvons la recherche : lettre aux doctorants et post-doctorants
Objet : Lettre aux doctorants et post-doctorants
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> APPEL A TOUS LES étudiants, doctorants et post-doctorants,
>
> L’objectif de cette lettre1 est double : 1) informer rapidement de la
> situation dans laquelle se trouve aujourd’hui l’enseignement supérieur
> et la recherche ; 2) vous inviter à rassembler nos forces afin de mettre
> en place une parole et une action efficaces contre des réformes qui
> concernent au premier chef l’avenir de votre génération, et des
> générations futures.
>
> Vous êtes nombreux à vous être engagés dans des études supérieures et à
> avoir entrepris un doctorat, parce que vous aviez l’envie et l’espoir
> d’obtenir un jour un poste dans le domaine que vous étudiez. Or, depuis
> que vous avez commencé ou soutenu votre thèse, les conditions de travail
> ont changé, mais aussi les perspectives de carrière : malgré un discours
> officiel affirmant que la recherche et l’enseignement supérieur
> constituent des priorités nationales, 900 postes vont être supprimés en
> 2009. Cette amputation se traduit par une diminution de 100 postes au
> concours de chercheurs du CNRS (soit 25% de baisse), et de 200 postes au
> concours d’enseignants- chercheurs à l’université. Du côté de l’Inserm,
> le nombre de postes au concours a diminué de 20%. En outre, il faut
> ajouter que les chercheurs ne seront plus recrutés avant quarante ans
> (cf. le rapport AERES sur l’Inserm qui sera appliqué à tous les EPST).
> Par ailleurs, non content de supprimer 25% de ses postes statutaires, le
> CNRS vient d’annoncer qu’il mettait fin au financement des contrats
> post-doctorants sur subvention d’État et qu’il n’y aura par conséquent
> pas de campagne de recrutement de post-doctorants en 2009.
>
> Pour justifier les suppressions de postes dans l’enseignement supérieur
> et la recherche, V. Pécresse a évoqué un « effort de rationalisation, de
> bonne gestion ». La méthode ne fait aucun doute : c’est sous la forme
> précaire que le gouvernement est prêt à augmenter l’emploi dans la
> recherche. Il s’agit de remplacer les postes pérennes par des emplois de
> contractuels, sur des CDD courts pour la plupart, financés en bonne
> partie par l’Agence Nationale de la Recherche (environ 6000 CDD d’une
> durée moyenne de 14 mois depuis la création de l’ANR en 2005). La
> rationalisation consiste donc à transformer des emplois stables (ceux
> qui permettent à leurs titulaires de s’engager dans une recherche
> risquée, ceux qui permettent d’assurer l’indépendance des chercheurs) en
> emplois précaires, sur des projets que l’administration ou le
> gouvernement seront en mesure de piloter. Le salut ne se trouve pas non
> plus dans le privé : seuls 13% des chercheurs embauchés pour faire de la
> recherche privée ont un doctorat.
>
> Si nous nous adressons à vous aujourd’hui, c’est parce que nous savons
> qu’une autre voie que celle de la précarité est possible, et que nous
> sommes persuadés qu’une mobilisation efficace peut réussir à mettre un
> frein à ces réformes.
>
> Des enseignants, des chercheurs et de nombreux collègues ingénieurs et
> techniciens des universités et des organismes de recherche luttent déjà.
> En 2008, ils se sont opposés à plusieurs reprises à la mise en place
> d’un système dont la clé de voûte est la LRU et le démantèlement
> programmé des grands organismes de recherche. Actuellement, ils se
> mobilisent contre les étapes les plus récentes de ces réformes telles la
> mastérisation des concours, le projet de réforme du statut des
> enseignants- chercheurs, l’éclatement du CNRS en Instituts, le
> démantèlement en cours des autres organismes de recherche (CEA, INSERM,
> INRA, CEMAGREF …), la diminution du nombre des postes et la baisse des
> budgets contractuels de base des laboratoires. Plusieurs universités ont
> déjà lancé des grèves administratives, et d’autres s’apprêtent à le
> faire si leurs revendications ne sont pas entendues. Chercheurs et
> personnels des universités et des organismes de recherche se mobilisent
> donc non seulement pour préserver l’avenir de ces institutions, mais
> aussi et surtout pour que cesse l’insulte faite à ceux qui s’engagent
> dans la préparation d’une carrière scientifique.
>
> Etudiants, doctorants et docteurs, vous êtes donc au cœur de ces débats.
> Mais le grand absent de ces discussions, c’est vous. Nous savons que
> vous disposez de peu de temps et que vous êtes soumis à de fortes
> contraintes et pressions (explicites ou implicites), mais il est clair
> que la mobilisation aurait plus de poids si vous vous joigniez à des
> actions comme le blocage des conseils d’administration du CNRS (19 juin,
> 27 nov.) et de l’INSERM (4 déc.), l’occupation de l’ANR (27 nov.), les
> réclamations faites à la CPU (18 déc.). Souvenez-vous qu’en 2004, alors
> que le gouvernement affichait une volonté de précarisation de nos
> métiers (transformation de 550 postes statutaires en CDD, gel des
> crédits), la mobilisation massive (lancée à l’initiative de Sauvons La
> Recherche), avait abouti à un recul spectaculaire du gouvernement et à
> la création de 2 500 emplois.
>
> Pour ces raisons, nous vous invitons à participer à l’Assemblée Générale
> organisée le 20 janvier de 13h-15h par les associations Sauvons La
> Recherche et Sauvons L’Université, afin de vous informer précisément des
> réformes en cours, mais aussi de réfléchir aux formes de mobilisation et
> surtout, de définir des actions. Cette Assemblée Générale s’inscrit au
> programme de la journée de grève et de manifestation appelée par les
> syndicats de l’enseignement supérieur et de la recherche.
>
> Mardi 20 janvier 13h-15h
> Université Paris Diderot-Paris 7
> Dalle des Olympiades
> Immeuble Montréal
> Entrée 105 rue de Tolbiac ou 59 rue Nationale
> 75013 Paris
> Salle des thèses
> 2e étage à gauche en sortant de l’ascenseur ou à droite en montant par
> les escaliers
> Métro : Olympiades, Tolbiac, Porte d’Ivry
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> Nous vous invitons à diffuser ce mail aussi largement que possible
> autour de vous !
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> SLR et SLU
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