Bonjour,
Nous vous avons informés des difficultés actuelles de la recherche et de
l’enseignement supérieur, qui provoquent une forte mobilisation qui a conduit
à empêcher la tenue du Conseil d’Administation du CNRS le 19 juin (voir
http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php ?article1921 ). Nous lançons
aujourd’hui un appel que nous vous proposons de signer sur notre site :
http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php ?article1990
Cet appel peut être signé aussi bien par les personnes travaillant dans la
recherche et l’enseignement supérieur, que par celles qui, nombreuses, nous
ont envoyé des messages de soutien et souhaitent marquer par leur signature
leur engagement aux côtés des personnels. Merci également de le relayer le
plus largement possible.
Nous serons reçus demain par Valérie Pécresse, et lui poserons des questions
très précises relatives aux demandes ci-dessous ; il est donc important dès
à présent de montrer un large soutien à celles-ci. Nous vous ferons
connaître ses réponses à la suite, dans un nouveau message de compte-rendu
de la réunion.
Nous nous engageons pour la recherche et l’enseignement supérieur
La communauté scientifique a montré depuis plusieurs années sa volonté
d’améliorer le dispositif de recherche et d’enseignement supérieur, en
faisant des propositions concrètes qui restent d’actualité. Toutefois la
profonde restructuration de l’enseignement supérieur et de la recherche
actuellement engagée par le gouvernement conduit à mettre l’activité
scientifique sous contrôle direct du pouvoir politique (bien au delà de la
définition des grandes orientations dont il a la responsabilité). De
nombreuses voix ont critiqué les mesures gouvernementales, en particulier des
directeurs de laboratoires, des médaillés du CNRS, son conseil scientifique
(dont ses membres étrangers), des conseils d’universités, des assemblées
de laboratoires ; le Conseil d’Administration du CNRS n’a pu se tenir le 19
juin traduisant notre profonde inquiétude face à la restructuration imposée
à cet organisme, qui menace sa cohésion et son indépendance. Afin de sortir
d’une crise qui ne peut qu’affaiblir la recherche française, et de
retrouver la confiance nécessaire pour réformer nos institutions dans le sens
de l’intérêt collectif, nous demandons donc aujourd’hui :
1 – Que toute évolution du dispositif de recherche se fasse dans le respect
de l’autonomie scientifique et des principes de collégialité et de
démocratie des institutions universitaires et de recherche.
2 – Que des moyens suffisants, financiers comme humains (chercheurs et
enseignants-chercheurs, personnels de soutien technique et administratif),
soient attribués aux universités et aux organismes, sur une base
pluri-annuelle. Les établissements pourront ainsi construire une politique
scientifique, leurs laboratoires pourront développer leurs propres projets et
le principe de fonctionnement de la recherche et de l’enseignement supérieur
sur la base de postes statutaires, garant d’une indépendance effective, sera
préservé.
3- Que le CNRS couvre tous les champs du savoir, afin de pouvoir développer
une politique scientifique globale et faire collaborer les disciplines entre
elles.
Ces demandes ont un coût, qui peut être assumé à l’intérieur de
l’enveloppe globale affectée à l’enseignement supérieur et à la
recherche.
Nous sommes déterminés à inscrire notre action dans la durée. Conscients de
notre responsabilité dans la mise en oeuvre d’une évolution du système
d’enseignement supérieur et de recherche, nous nous engageons à
n’accomplir aucune tâche qui contribuerait à affaiblir les fondements
mêmes de notre activité et son avenir à court terme, en cohérence avec le
communiqué du 23 juin signé par des directeurs de laboratoires et des
responsables d’instances scientifiques. Si nous ne sommes pas entendus, nous
mettrons en place une grève administrative progressive ; en particulier, nous
nous engageons à :
1- Suspendre notre participation aux activités d’expertise et
d’évaluation pour l’ANR et l’AERES.
2- Refuser de transmettre toute donnée permettant le pilotage de la recherche
au moyen d’indicateurs contournant l’expertise scientifique.
3- Dans un second temps et si le gouvernement reste sourd à nos demandes
légitimes, pour les directeurs de laboratoires, les responsables d’instances
scientifiques et les membres de ces dernières, démissionner de leurs mandats.